Lancée en 2019 par la loi « Liberté pour choisir son avenir professionnel », l’expérimentation visant à élargir l’insertion par l’activité économique (IAE) au travail indépendant arrivera à son terme fin 2026. Depuis 6 ans, des Entreprises d’insertion par le travail indépendant (EITI) ont vu le jour un peu partout sur le territoire, prouvant le besoin de proposer autre chose qu’un retour à l’emploi par le salariat. Pour des femmes qui assument seules la charge de leur famille, pour des personnes souffrant de handicap ou de maladies chroniques, pour d’anciens salariés éprouvés par des conditions de travail difficiles, le travail indépendant est une opportunité pour rebondir et retrouver une autonomie financière.
L’EITI est une innovation sociale majeure qui part de la conviction que travail indépendant ne doit pas rimer pas avec isolement. Pour réussir dans l’entrepreneuriat, surtout lorsqu’on est fragilisé, il faut être entouré, aidé pour trouver des clients, soutenu pour effectuer les démarches administratives, accompagné pour résoudre les difficultés sociales qui pourraient entraver la réussite du projet (santé, garde d’enfants, logement, endettement etc.)
Le travail indépendant en France, c’est plus de 13% des actifs en 2024. Les trajectoires professionnelles d’aujourd’hui sont hybrides, faites d’allers-retours, voire d’imbrication entre salariat et travail indépendant. Les politiques de l’emploi et de l’insertion ne peuvent rester à l’écart de cette évolution.
L’insertion doit s’ouvrir au travail indépendant, c’est pourquoi l’enjeu d’ici fin 2026 est majeur pour l’IAE : obtenir la généralisation de l’EITI, cette nouvelle structure d’insertion qui permet à des personnes éloignées de l’emploi de se remobiliser et de retrouver toute leur place dans la société en lançant leur propre activité.